LE JARDIN DES ROSES
(d'après l'oeuvre du poète persan Saadi)


Sagesses d'ici et d'ailleurs
Saadi
(1193/Chiraz - 1291)

"Le sage n'est pas celui  qui prêche le bien; mais celui qui le fait.
Quand on s'égare soi-même, peut-on montrer le chemin aux autres ?"

Un père à son fils :
"Ô mon fils, si leur doctrine est saine,
que t'importe leur conduite ?  Prends  garde, en cherchant un sage sans défaut, de te priver des fruits de la
sagesse."


[Source : Le Jardin des Roses]

*

Les hommes sont les membres 
d'un même corps, ils furent créés à partir de la même essence.

Si le destin venait à faire souffrir l'un d'eux, les autres membres ne connaitraient pas le repos.

Toi que le malheur des autres laisse indifférent, tu ne mérites pas d'être appelé Homme.

Traduit par Farzine POURCYRUS
[Source : Wikipedia]


2007
ANNEE
JALAL  OD-DÎN ROUMI
1207 - 1273
Fondateur de l'ordre des derviches tourneurs
Ecoute le ney ( la flûte de roseau )  raconter une histoire, il se lamente de la séparation :
"Depuis qu'on m'a coupé de la jonchaie, ma plainte fait gémir l'homme et la femme.
"Je veux un coeur déchiré par la séparation pour y verser la douleur du désir.

"Quiconque demeure loin de sa source aspire à l'instant où il lui sera à nouveau uni.
"Moi, je me suis plaint en toute compagnie, je me suis associé à ceux qui se réjouissent comme à ceux qui pleurent.
"Chacun m'a compris selon ses propres sentiments; mais nul n'a cherché à connaître mes secrets.
"Mon secret, pourtant, n'est pas loin de ma plainte, mais l'oreille et l'oeil ne savent le percevoir.




ROUMI
Le Calife dit à Leyla :
- "C'est pour toi que Majnûn est devenu fou et égaré ? Mais tu n'es pas mieux que d'autres beautés !"
- "Silence ! répondit-elle; c'est que toi non plus tu n'es pas Majnûn."

[ Source : J. Roumi, Mathnawi ]

*

Majnûn désirait écrire une lettre à Leyla. Il prit une plume et écrivit ces vers :

Ton nom est sur mes lèvres,

Ton image est dans mes yeux,

Ton souvenir est dans mon coeur :

à qui donc écrirais-je ?

La plume s'est brisée et le papier s'est déchiré.

[ Source : J. Roumi, Le Livre du Dedans ]
IBN ARABI
1165-1240

Il y eut un temps où je faisais reproche à mon prochain, si sa religion n'était pas proche de la mienne; mais à présent mon coeur accueille toute forme : il est une prairie pour les gazelles, un cloître pour les moines, un temple pour les idoles, une Kaa'ba pour le pèlerin, les tables de la Thora et le livre du Coran. Je professe la religion de l'amour, et, quelle que soit la direction que prenne sa monture, cette religion est ma religion et ma foi.

( Ibn al-Arabî  / 1165 - 1241 )

OMAR  KHAYYAM
1048-1131

Écoute les mélodies qu'exhalent les luths des amants,

Ce sont les vrais psaumes de David.

Ne plonge ni dans le passé ni de l'avenir !

Que ta pensée ne dépasse pas le moment !

C'est le secret de la paix.

( Omar Khayyam / mort en 1132 )


Mario Vargas Llosa

Ecrivain espagnol / reçoit en octobre le prix Nobel de la littérature 2010

Citation :

«La littérature reste une des meilleures garanties pour espérer 

une sorte de progrès dans nos sociétés hypertechniques.»

[ Mario Vargas Llosa ] - Extrait de la revue Le Monde de l'éducation - Avril 2000

Citation complète : 

"...Mais le rôle des écrivains, que je sache, reste celui de creuser le langage. 

La littérature reste un ingrédient fondamental pour le développement du langage : 

sans elle, on n’apprend pas à parler, à comparer, à penser, à remettre en question. 

D’un certain point de vue, on n’apprend pas à dominer le monde à travers 

la biologie ou les mathématiques, mais en lisant les poètes, les romanciers, 

les dramaturges, les essayistes. Dominer le langage, c’est apprendre à penser et, 

de surcroît, c’est une manière de développer la sensibilité, l’imagination, 

l’esprit critique. Si nous ne voulons pas être une société de moutons domesticables

et manipulables par toutes les formes de pouvoir, 

y compris celui de la science, il faut défendre la littérature.
D’autant plus qu’il n’y a rien de mieux qu’un roman, par exemple, pour faire comprendre 

que la réalité est mal faite, qu’elle n’est pas suffisante pour satisfaire les désirs, 

les appétits, les rêves humains. En ce sens, la littérature reste une des meilleures 

garanties pour espérer une sorte de progrès dans nos sociétés hyper-techniques."

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Par-delà la littérature,
la culture dans sa globalité,
 par sa diversité et sa vivacité, 

témoigne de l'état de santé de nos sociétés.
Elle reflète notre âme et se nourrit de notre imaginaire libre et innovant,
mais hélas, 
au moindre souffle malveillant
ou au moindre renoncement à notre âme,
se meurt fragilement et rapidement 
tel un coquelicot perdant ses pétales au gré des vents.

« Le silence vaut mieux que la parole, mais le chant vaut mieux que le silence ». 

( Proverbe hassidique )